Marges
http://journals.openedition.org/marges
Hayley Edwards-Dujardin, Rose. De Botticelli à ChristoAprès des ouvrages consacrés au noir (2019), au bleu (2020), à l’or (2020) et au rouge (2021), Rose. De Botticelli à Christo (2021) est le dernier livre d’Hayley Edwards-Dujardin dédié aux couleurs, publié dans la collection « Ça, c’est de l’art » des éditions du Chêne. L’historienne des arts et de la mode – diplômée de l’École du Louvre et du London College of Fashion – y reste fidèle à sa formule, à savoir 40 « notices », réparties comme suit : quelques repères historiques des emplois du rose dans les arts (p. 6-9), une liste de lieux et de villes associés à la couleur (Toulouse, la Pink Sand Beach, le lac Hillier…) (p. 10-11), un nuancier comprenant quelques une des teintes de rose les plus connues (chair, saumon, parme…) (p. 12-13), puis 37 analyses d’œuvres contenant du rose, au format double page (p. 16-105). Chacune de ces études se présente de la même manière : à droite, une photographie de l’œuvre, à gauche, un commentaire de l’autrice, agrémentée de deux brèves information...]]>Kévin Bideaux
http://journals.openedition.org/marges/3913
2023-11-29Françoise Vergès, Programme de désordre absolu. Décoloniser le muséeL’ouvrage débute par le rappel de quelques événements récents qui ont vu des activistes d’Extinction Rebellion asperger de produits divers des tableaux ou se coller à leur cadre, afin de protester contre l’inaction des gouvernements face au réchauffement climatique. L’auteure remarque alors que les réactions outrées des responsables de musées font écho à des réactions semblables, il y a vingt ans, lorsqu’ils avaient refusé collectivement les restitutions d’objets à la provenance douteuse. Plus loin, l’évocation de la fondation du Muséum central des arts permet de mieux comprendre ce rapprochement : une suite de pillages et d’appropriations, opérés au nom de la liberté et de l’universalité, ont fait de ce musée une institution exemplairement impérialiste et colonialiste, complètement hermétique aux transformations de la société (p. 124). L’analyse est juste et donne à réfléchir : l’idée d’une suspension du musée hors du monde occulte souvent des gestes d’une grande violence. La démon...]]>Jérôme Glicenstein
http://journals.openedition.org/marges/3906
2023-11-29« Ole Scheeren : Spaces of Life »Le Zentrum für Kunst und Medien (ZKM) de Karlsruhe est un équipement culturel majeur – à la fois lieu d’expositions, centre de conférences et collection muséale – principalement orienté vers les nouveaux médias. Des projets expérimentaux y sont régulièrement présentés, ainsi que quelques événements assez déroutants, comme l’exposition consacrée à l’architecte Ole Scheeren. Celui-ci n’est pas vraiment une vedette de la scène architecturale ; il n’a pas la notoriété de Frank Gehry, Zaha Hadid, Tadao Ando ou Jean Nouvel ; il est pourtant l’auteur d’un nombre considérable de projets spectaculaires, en particulier en Extrême-Orient et dans les pays du Golfe et, si l’on tenait compte des budgets, des surfaces construites ou de la hauteur des bâtiments, il serait sans doute considéré comme l’un des plus grands architectes de notre temps. Cette remarque n’est pas formulée en l’air : une section de l’exposition présente sur un mur une séquence animée d’une vingtaine de mètres de large dont l...]]>Jérôme Glicenstein
http://journals.openedition.org/marges/3921
2023-11-29Pierre Bourdieu, Impérialismes. Circulation internationale des idées et luttes pour l’universelLa collection « Microcosmes », inaugurée l’an dernier chez Raisons d’agir par un épais ouvrage éponyme de Bourdieu, accueille un nouveau florilège de textes du sociologue, qui tous « interrogent la dimension internationale ou transnationale du fonctionnement du monde social » (p. 5), comme l’expliquent ses éditeurs. Ceux-ci proposent d’ailleurs une longue introduction qui n’est pas le moindre intérêt de l’ouvrage : Franck Poupeau et Gisèle Sapiro y situent la place des enjeux internationaux dans la carrière de Bourdieu. Celui-ci n’est pas spontanément identifié à un penseur « global » : ses enquêtes les plus fameuses – La Reproduction, La Distinction, Homo Academicus, Les Règles de l’art, etc. – adoptent un nationalisme méthodologique qui est rarement interrogé comme tel et a pu de ce fait entraver leur réception internationale : les principales conclusions de La Distinction, par exemple, ont été rejetées par certains sociologues américains au motif qu’elles ne vaudraient que pour l...]]>Nicolas Heimendinger
http://journals.openedition.org/marges/3898
2023-11-29« Still Present »La Biennale de Berlin ressemble à un emboitement de poupées russes. Le premier niveau correspond à l’image que souhaitent visiblement promouvoir les autorités publiques allemandes qui en sont les principales commanditaires : le catalogue est introduit par plusieurs textes, dus à Claudia Roth, ministre fédérale de la culture, Hortensia Völckers et Kirsten Hass représentantes de la Fondation fédérale pour la culture, Klaus Biesenbach, directeur de la Neue Nationalgalerie et Gabriele Horn, directeur de la Biennale de Berlin. Ces textes sont assez convergents, mettant en avant la même volonté « de prendre position à l’encontre de toute forme d’oppression et manque de liberté » et d’utiliser l’art « pour réparer les effets de la colonisation ». Les mots de Gabriele Horn résument très bien cela : « Sur un arrière-plan de discrimination qui persiste à l’encontre des peuples du Sud Global et des communautés Noires, autochtones et personnes de couleur (BIPOC) dans le Nord Global, l’extractiv...]]>Jérôme Glicenstein
http://journals.openedition.org/marges/3894
2023-11-29L’invisible travail de l’autoportraitiste dans La Télévision de Jean-Philippe ToussaintL’article présente le problème du travail et du non-travail de l’écrivain à travers différentes analyses de La Télévision (1997) de Jean-Philippe Toussaint. Il s’agit dès lors de montrer que le roman relève à la fois de la satire et du traité d’esthétique, en réfléchissant au « travail invisible » de l’artiste, difficile ou impossible à objectiver.]]>Vivien Poltier
http://journals.openedition.org/marges/3784
2023-11-29Parler du travail dans la « grammaire de l’art »Mettre en relation Rêver sous le capitalisme de Sophie Bruneau et Personne ne sort les fusils de Sandra Lucbert, c’est souligner l’attention que ce film documentaire et cette œuvre littéraire portent aux « manières de dire » la souffrance au travail. Dans le cadre de la « grammaire de l’art » qu’elles établissent, Bruneau et Lucbert expriment les violences générées par l’emploi salarié : l’une fait entendre les paroles de ceux et celles qui les subissent ou l’autre met au jour les rouages des discours gestionnaires.]]>Pascale Borrel
http://journals.openedition.org/marges/3683
2023-11-29Le « détravail » de Valerie Solanas dans l’œuvre de Chiara Fumai : un exemple d’appropriation artistique d’une notion féministe radicaleCet article se penche sur la manière dont l’artiste Chiara Fumai (1978-2017) s’empare de la notion de « détravail », telle que définie par Valerie Solanas, pour concevoir sa pratique et expérimenter de nouveaux moyens créatifs. Ce texte démontre comment Fumai, à travers ses références féministes et sa fascination pour l’occulte, a élaboré une œuvre politique subversive qui entretenait un rapport singulier aux cadres de la production artistique, ainsi qu’à l’idée d’auctorialité.]]>Ariane Fleury
http://journals.openedition.org/marges/3704
2023-11-29Sociographie de l’atelier d’artistes contemporain : jalons pour une relocalisation de l’étude du travail de production des œuvres d’artEn prenant appui sur une enquête empirique menée à l’échelle de la France, cet article propose une sociographie de « l’atelier d’artistes » contemporain. Les espaces dans lesquels se regroupent aujourd’hui des artistes visuels constituent un observatoire privilégié du travail de création artistique et de ses transformations. Partant de l’examen de ce lieu historique de production, sont ainsi posés les jalons d’un programme de recherche qui s’arrime à une relocalisation de l’étude de l’innovation esthétique.]]>Isabelle Mayaud
http://journals.openedition.org/marges/3609
2023-11-29Emmanuelle LainéQu’il s’agisse de biennales ou de foires d’art contemporain, d’ateliers d’artistes ou de musées, Emmanuelle Lainé investit des espaces du monde de l’art pour en révéler les contours, les strates, les failles. Ses installations contextuelles s’appuient sur la spécificité de chaque lieu autant que sur son inscription locale à l’échelle du territoire. Grandeur nature, elles plongent le visiteur dans les interstices d’un espace d’exposition. Physiquement, les anamorphoses photographiques redimensionnent l’architecture existante : si l’environnement garde son identité, il devient toutefois de plus en plus incommode de s’y repérer. En effet, de nouveaux points de vue et parcours se superposent dans l’espace qui s’en trouve agrandi, allongé, distordu. Trompe l’œil et mise en abyme permettent à Emmanuelle Lainé de décupler le lieu pour y infiltrer plusieurs indices d’un envers du décor dystopique. Selon cette idée, l’apparent palais des glaces labyrinthique pourrait se transformer en house ...]]>Marie Brines
http://journals.openedition.org/marges/3883
2023-11-29